La constance du prédateur

Quel plaisir de retrouver Ludivine Vancker mais surtout un autre thriller de Maxime Chattam. Une fois de plus, ce roman m’a happée, c’est le genre de livre où vous êtes contents de devoir patienter dans une salle d’attente, car ça vous donne quelques minutes de plus pour avancer dans le récit. Par contre attention à ne pas lire ce genre d’ouvrage dans les transports en commun si vous ne vous arrêtez pas au terminus, c’est un coup à manquer quelques arrêts!

Ce livre est noir, violent comme souvent chez Chattam. Mais cette noirceur envoute et, étrangement, fait du bien. La figure du serial killer, un classique dans les films, séries et romans, fascine. Je me suis souvent interrogée sur mon propre intérêt, les raisons sont en grande partie celles expliquées par Maxime Chattam lui-même dans sa note d’auteur à la fin. Ce qui le pousse à écrire est aussi ce qui nous pousse à lire. Mes premières lectures sur ce sujet (fiction ou essai) m’ont permis de mieux comprendre et de me confronter à quelque chose d’effrayant : un tueur sans état d’âme . Aujourd’hui, au vu des horreurs du monde, cette violence incarnée dans un seul personnage me rassure presque, elle n’est que le fruit de la défaillance rare d’un parcours chaotique. Mais les journaux nous montrent les violences et les horreurs commises en tant de guerres ou au nom de convictions religieuses. Mon serial killer me semble parfois bien rassurant, surtout quand une horde de policiers essayent de l’appréhender en nous dévoilant tout un éventail de techniques scientifiques, psychologiques ou autre. Malheureusement beaucoup d’actes horribles ne seront jamais condamnés, certains sont même encensés, tolérés au nom d’e je ne sais quelle d’une cause incompréhensible. 

Mais pour en revenir au roman de Maxime Chattam, j’ai retrouvé avec plaisir son rythme, si prenant dans ses livres que ça soit dans l’enchaînement des chapitres ou dans les chapitres eux-mêmes. J’aime beaucoup les romans « chorals » (où l’on passe d’un personnage à l’autre, accompagnant leurs pensées, tout en continuant l’évolution de la narration), et celui-ci en est un parfait exemple.